Brève sur La "névrose infantile" un trauma bénéfique, par Anne Castelbou Branaa
Une brève à propos de La "névrose infantile" un trauma bénéfique, de Martine Menès, par Anne Castelbou Branaa
Ce livre remanié prolonge les élaborations du précédent en mettant l’accent sur le rôle prépondérant joué par la fonction paternelle dans la construction de la névrose infantile, à la lumière des dernières avancées conceptuelles de Lacan réinterprétant le mythe freudien du complexe d’Œdipe. Il est un outil précieux pour s’orienter dans la clinique de l’enfant.
Martine Menès s’interroge également à partir de cas cliniques sur le traitement du traumatisme accidentel et sur celui des troubles de l’apprentissage, où la subjectivité de l’enfant est trop souvent éradiquée pour en ramener la causalité à des faits réels ou biographiques ou à des causes biologiques. Elle les interprète en lien avec la fonction réalisée par la construction de la névrose infantile et les obstacles rencontrés dans la traversée du trauma structural initial (celui du réel de l’incomplétude), dont répondront ensuite les capacités à affronter l’insupportable de certaines situations de traumatismes accidentels.
Sa lecture des troubles de l’apprentissage fait la part au désir de l’enfant et à sa position à l’endroit du savoir. Elle montre la position prise par l’analyste pour accueillir les réponses symptomatiques particulières élaborées par l’enfant pour subjectiver le réel traumatique tout en soutenant sa difficulté de mettre en mots l’insupportable de sa condition et de sa solitude. C’est donc à un enfant créateur de son inconscient qu’elle s’adresse, prenant en considération la construction de son fantasme présent dans les scénarios mis en scène (dans les jeux ou les dessins), mettant en avant ses choix subjectifs pour traiter ce qui du réel rencontré peut l’affecter, l’inhiber, l’angoisser et produire des symptômes.
Anne CASTELBOU BRANAA