Brève sur La (dé)formation du psychanalyste par Geneviève Faleni
Brève à propos du livre : « La (dé)formation du psychanalyste »
Dominique Touchon-Fingermann, par Geneviève Faleni
Instant de trouble devant le titre et sa typographie en couverture du livre. Pourquoi ce (dé) qui infléchit la formation en altération ? Les conditions de l’acte sont posées : l’analyste n’opère pas à partir du sens commun, mais depuis un point hors du commun qui cause sa distinction, déformation nécessaire à sa position. Déformation dans le rapport au savoir et à la jouissance issue de sa propre analyse, poursuivie dans le contrôle et l’étude de la théorie, selon les bases freudiennes mais aussi le cartel et la passe dans l’École de Lacan. Formation-déformation interminable et dont Dominique Touchon Fingermann, avec son titre, nous fait éprouver l’intranquillité. Intranquillité, chère aux lecteurs de Pessoa, déclinée en inconfort, incommodité, discontinuité…, touchant à la séparation, la solitude, l’ignorance… Intranquillité propagée par la subversion et la virulence de la découverte freudienne dont l’analyste en acte se fait agent transmetteur. En pleine pandémie de Covid19, oser se rappeler le mot qu’en 1909, Freud aurait soufflé à ses compagnons de voyage à l’approche des côtes américaines : « Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste. » Et parier, avec Dominique Touchon Fingermann « que le traitement du réel [que la psychanalyse] opère est radicalement indispensable à la survie de l’homme au sein de la civilisation[1]. »
le 13/04/2020,
Geneviève Faleni
[1] D. TOUCHON FINGERMANN, La (dé)formation du psychanalyste, Paris, Éditions Nouvelles du Champ lacanien, 2019, p.195.