Brève sur La (dé)formation du psychanalyste par Cédric Bécavin

 

Faire le choix d’écrire dans ce qui se passe des formes, par Cédric Bécavin



De cette lecture de l’ouvrage de Dominique Touchon Fingermann, « La (dé)formation du psychanalyste. Les conditions de l’acte », je fais le choix d’écrire, là, attrapé par du texte. « Quand on écrit, on peut toucher au réel, mais non pas au vrai (1) ».
(Dé)formation présentée sur un trépied freudien : analyse didactique, étude de la théorie et contrôle, Dominique Touchon Fingermann creuse, inscrit là, où il y a de la déformation, sans cesse, et propose de se tenir au travail des effets de production, pas sans Ecole. L’expérience de la cure, l’irréductible restant, les preuves de la passe, se tenir responsable à « n’être enseigné qu’à la mesure de son inconscient (2) » (p. 60), trouver lieu et adresse à cette responsabilité et au travail de l’« aberration » (p.80) à se faire semblant d’objet, agent de l’acte…l’auteur convoque au tranchant du réel.
Dominique Touchon Fingermann propose par sa (dé)formation ce qu’il en est du franchissement « du savoir de l’inconscient « au lieu » de la vérité » (p.54) et de ses conséquences. Un « choisir la voie par où prendre la vérité (3)», là où de la position de l’inconscient s’opère, « parvenir à faire taire le maître, le professeur, l’hystérique » (p.182). « L’intranquilité » (p.154) confortée d’une lecture, de cette lecture, au plus près de quelque chose, pousse à passe. Les conditions de l’acte sont ainsi entrevues, seuls les effets d’après-coupe en feront sa qualité.
La formation du psychanalyste, l’analyse des analystes, la passe, la psychanalyse et son enseignement, le contrôle et le choix de l’école, l’auteur parcourt du trajet. A leurre du savoir établi et de ses comités, ce livre est là où la psychanalyse réveille, pas sans se tenir responsable de sa jouissance donc. Face à la paresse du savoir établi, proposition est faite au travail de l’inconscient et de ses effets, une lecture donc qui peut prêter à faire sonner ce qui relève de sa cloche.


Cédric Bécavin



  1. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XXIII, Le sinthome, Paris, Seuil, 2005, p.80
  2. J. Lacan, « Allocution sur l’enseignement », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p.299
  3. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XXIII, Le sinthome, Paris, Seuil, 2005, p.15

 

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