Brève sur La passion de l'indifférence de Martine Menès, par Nicolas Bendrihen

C’est un haïku qui ouvre le court et incisif essai de Martine Menès sur La Passion de l’indifférence. 17 syllabes qui portent le dire de ce livre, le cinquième de la collection Opuscule$ : une étude clinique sur l’indifférence, où se déploie la question du lien d’un sujet avec les autres et le monde.

C’est une notion qui n’avait apparemment pas été traitée jusque-là dans le champ analytique. Apparemment, car Martine Menès en relève de nombreuses occurrences déjà là chez Lacan et d’autres analystes, comme dans la littérature, mais elle choisit de l’élever au statut de passion. Oxymore que cette passion de l’indifférence, qui ne peut manquer d’intriguer le lecteur curieux.

De tous les fils si cliniques à tirer de cet essai, prélevons dans le cadre de cette brève celui qui concerne au plus près l’analyste, dont notre collègue ne recule pas à faire un « indifférent ».

Mais un indifférent d’un type un peu particulier, indifférent aux dits mais visant le dire qui fait différence. Et pourquoi pas à partir de l’indifférence comme position éthique ?

Passionnant, non ?

 

Nicolas Bendrihen

 

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